Des attentes insoutenables pour des milliers de ménages
Alors que la transition énergétique est une priorité absolue pour la nation, la lenteur d'exécution des dossiers MaPrimeRénov’ freine de nombreux projets. Des particuliers signalent des attentes atteignant jusqu'à un an sans aucune visibilité sur le versement de leur prime. Selon l'association Ithaque, qui soutient les ménages dans leurs démarches, environ 45 000 dossiers sont toujours en suspens. Ce parcours administratif devient si chaotique que plusieurs artisans et représentants du secteur de la construction ont récemment manifesté devant le siège de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) pour dénoncer cette situation alarmante.
En février dernier, l'UFC-Que Choisir pointait déjà une dérive bureaucratique au sein de MaPrimeRénov’, notant une augmentation des blocages, et des refus de pièces justificatives sans explications claires. Le problème persiste, et les délais semblent s’allonger davantage.
Des chiffres officiels entre promesse et réalité
Face aux vives critiques, l'Anah tente de rassurer l'opinion publique avec des chiffres :
| Type de rénovation | Délai moyen avant engagement | Délai moyen de paiement |
|---|---|---|
| Rénovation par geste | 63 jours | 49 jours |
| Rénovation d’ampleur | 105 jours | 35 jours |
Cependant, ces moyennes avancées par l'Anah sont fortement contestées par ceux qui sont sur le terrain. L'association Ithaque mentionne des délais dépassant les 300 jours, entre le dépôt de la demande et le versement final de l'aide. Ce fossé entre les chiffres administratifs et la réalité vécue par les usagers est alarmant.
Les causes des retards : un système en crise
Quelles sont les raisons derrière ces retards ? Plusieurs facteurs s’additionnent :
- Adoption tardive du budget 2025, qui a engendré un embouteillage administratif avec des milliers de dossiers en attente.
- Augmentation des demandes, témoignant d'un intérêt croissantpour les projets de rénovation énergétique, alourdissant la charge sur les services de l'Anah.
- Contrôles renforcés contre la fraude, car selon l’Anah, un dossier sur dix pourrait être suspect. Bien que nécessaire, cette vigilance retarde également les demandes légitimes.
En 2024, l'Anah a évité 229 millions d’euros de fraudes, mais cela a également ralenti le traitement des dossiers valides.







